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Christoblog

Poetry

Poetry possède le même défaut et les mêmes qualités que le précédent film de Lee Chang-Dong : Secret Sunshine.

Le défaut, c'est d'être un peu trop long (2h19).

Les qualités sont nombreuses : d'abord une faculté à construire un écheveau d'intrigues qui paraissent totalement indépendantes (le vieux malade, le fils, la poésie, la maladie), et qui progressivement se rassemblent, se croisent, se répondent. Une qualité de direction d'acteurs exceptionnelle : dans les deux films, les performances d'actrices sont remarquables.

Enfin, une délicatesse à la fois tendre et sensuelle pour décrire des évènements, qui, si y on réfléchit deux minutes, sont absolument terrifiants. Dans ce registre, les conciliabules des 5 pères, l'attitude du journaliste, l'indifférence du fils sont d'une noirceur absolue.

Lee Chang-Dong a aussi cette faculté de faire naître l'émotion au détour d'une scène (les plans qui montrent les inconnus raconter le plus beau moment de leur vie), et aussi de filmer la douleur (la mère qui s'effondre dans la rue au début du film).

2010 est donc l'année les grands mères asiatiques pleines de force mentale et d'énergie, aux prises avec des hommes (et des fils) faiblards et incompétents, comme dans Mother et Lola.


3e

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Notre jour viendra

Il a plusieurs genres de mauvais films :
- les mauvais films qui font du fric : a priori, ils sont faits pour ça, rien à dire
- les mauvais films qui auraient pu être bons si le réalisateur ne s'était pas trompé en route
- les mauvais films qui s'en foutent d'être des mauvais films, et voire même qui cherchent à l'être

Dans cette dernière catégorie on peut distinguer les séries B ou Z, fauchées, parfois sympathiques, et les films friqués, sponsorisés, qui sont pour le coup froidement antipathiques.

Notre jour viendra fait partie de ces derniers. Il n'est pas provoquant quand il voudrait être provoquant, ni drôle quand il le voudrait. Vous savez, c'est comme le cousin un peu bourré qui raconte une blague qui ne fait rire personne dans un repas de famille. Tout le monde est un peu gêné et le pauvre gars est pitoyable.

Romain Gavras a les moyens et il s'amuse : voiture de luxe dans les paysages industriels du Nord, habitants demeurés, montgolfière sur fond de coucher de soleil, petite fille rousse qui sort d'on ne sait où et qui regarde la débauche de sieur Cassel, plus cabotin que jamais (mais n'est pas Depardieu qui veut, et Gavras n'est pas Blier). Les roux sont en guerre contre le reste du monde, mais faire un film, ce n'est pas tourner un clip.

Le film est tendance, creux, vide. Il y a peut-être pire, mais je ne l'ai pas encore vu cette année.

 

1e

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Earl (Saison 4)

Ethan Suplee, Jason Lee, Jaime Pressly, Nadine Velasquez & Eddie Steeples. Twentieth Century Fox Film Corp.Il y a quelques années, My name is Earl fit souffler un agréable vent frais sur le monde des comédies américaines format court (26 minutes). Pas de rires enregistrés, un tournage principalement en extérieur : ça changeait de Friends.

Le pitch était en plus rigolo : un escroc à la petite semaine gagne à la loterie, mais manque de bol, il est immédiatement renversé par une voiture et perd son billet. Il entend parler de karma à la télé et décide de rattraper toutes les mauvaises actions de sa vie : 259 si je me souviens bien.

Les saisons 1 et 2 nous entrainaient dans une loufoquerie rappelant assez l'ambiance de Arizona Junior ou de notre Kaamelott. La saison 3 tentait d'innover avec un passage de Earl en prison.

Pour la saison 4 retour au basique : une petite historiette par épisode.

Parmi les premiers épisodes, les meilleurs sont ceux qui se consacrent à un personnage en particulier : 4x01 (émouvant), 4x02 sur un vieux en train de mourir qui se révèle être un ex soldat tueur absolument féroce, 4x05 qui nous présente un ex-cascadeur qui a perdu la mémoire et revit toujours la même journée. Ces beaux épisodes nous rappellent les meilleurs moments de la série, dans lesquels absurde, tendresse et décalage forment un harmonieux mélange. La série s'attarde aussi sur l'approfondissement de certains personnages récurrent de la série, en particulier sur Randy qui tient la vedette de nombreux épisodes dont les savoureux 4x14 et 4x17 (qui voit Randy construire sa propre liste).

A mi parcours la série prend un tour particulier avec des arcs narratifs qui se développent sur plusieurs épisodes (Darnell s'avère être couvert par un programme de protection de témoin et doit s'enfuir avec Joy). Après le plaisir des retrouvailles, on sent que la série a du mal à conserver son impulsion initiale. Les derniers épisodes confirment la perte de vitesse (en particulier 4x25 et 4x26, parodie d'une émotion télé pas très drôle).

Au final cette quatrième saison se révèle assez agréable à regarder, malgré des faiblesses qui apparaissent de plus en plus (les personnages deviennent progressivement leur propre caricature). A consommer comme un paquet de pop corn.

La fin semble annoncer une cinquième saison (To be continued !) qui, on le sait maintenant, n'existera jamais. C'est peut-être mieux ainsi : il serait dommage que Earl baisse de niveau, le contexte de la série contient ses propres limites.
 

2e

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Simon Werner a disparu...

Diaphana FilmsSimon Werner a disparu utilise le procédé désormais classique en cinéma (depuis Rashomon ?) de conter la même histoire de plusieurs points de vue différents (4 ici), en découvrant à chaque fois de nouveaux pans de réalité.

En l'occurrence, le procédé est très habilement mené grâce à un scénario millimétré.

Nous sommes dans un établissement scolaire du 78, et un élève a disparu. Puis un autre. Puis encore un autre. Y'a t'il un tueur en série dans le coin ? Le prof de physique est bizarre, l'entraîneur de foot aussi...

Fabrice Gobert possède un don particulier pour entretenir une sorte de suspense paranoïaque qui nous mène par le bout du nez : de la quasi certitude d'une catastrophe, on passe doucement à une interrogation sur la banalité de tout ce qu'on a vu jusqu'à présent, avant de finir sur un dénouement qui remet à l'endroit l'ensemble de l'intrigue.

Je ne trouve pas que les dernières scènes apportent beaucoup au film, au contraire, je me serais arrêté pour ma part "cut" après la scène qui résout le cas Simon.

Une excellente surprise quand même, bien servie par de remarquables jeunes acteurs, et qu'on peut conseiller par exemple à ceux qui ont aimé Harry, un ami qui vous veut du bien.

 

3e

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Happy few

Elodie Bouchez, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle et Roschdy Zem. Le PacteRidicule, c'est le premier mot qui vient à l'esprit après avoir vu Happy few.

Résumons : A est avec B, C avec D. Lors d'une soirée A couche avec D, B avec C. A couche aussi un peu avec C (les femmes !), mais sûrement pas B avec D  : on n'est pas ici dans un porno gay style Honoré.

C'est que dans cette histoire d'adultère organisé, tout le monde est bien sage. Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi : dans cette scène ridicule de sexe dans la farine (ouah, le fantasme !), chaque partenaire est avec son non-légitime et il ne s'agit pas de regarder à côté, et encore moins de toucher. Les corps eux, ne semblent pas trouver ça super rigolo, la sensualité et le libertinage se sera pour une autre fois. C'est de l'adultère tristounet.
Le dénouement est particulièrement savoureux dans le genre idiot. A est vexée parce que C avait couché une fois avant le fameux repas avec D : pas bien du tout ! 

Si on ne croit pas une minute à cette histoire improbable de bobos qui ne semblent jamais devoir travailler, on croit encore moins au contexte socio-culturel des personnages. Les enfants sont filmés, sans donner l'impression d'être présents dans le film. Les professions et le passé des uns et des autres sont esquissées sans profondeur : imaginer Elodie Bouchez en ex Nadia Comaneci, c'est comme imaginer Delarue en ex moine boudhiste.

Bref tout cela n'a ni queue ni tête (dans tous les sens), et plus que ses acteurs, ce sont les spectateurs que le film roule dans la farine.

 

1e

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Amore

Amore est une sorte de cauchemard pour le critique, en tout cas pour moi. Le film est tellement foisonnant en terme de références, de styles de mise en scène et de propos qu'on passe rapidement du plus grand énervement à une certaine émotion.

Un bon résumé pourrait être de dire que le réalisateur, Luca Guadagnino, a voulu livrer son Guépard : portrait d'une société en déliquescence à travers la chronique familiale d'une grande famille bourgeoise milanaise.

Les thématiques s'enchevêtrent donc sur le mode du "tout fout le camp" : le patriarche meurt, le fils vend l'affaire à des Indiens, la fille découvre son homosexualité, la mère tombe amoureuse façon Lady Chatterley, les pièces rapportées (la femme d'Edo) sont traitées avec une froide cruauté. Tout cela est montré à travers une mise en scène qu'on peut qualifier de pompeuse, voire pompière (ah, le plafond bleu de l'église, ou l'assiette d'écrevisses qui illumine le visage d'Emma), assemblage de très très gros plans, de quasi noir et blanc, de kaleidoscope, d'images floutées, de variation brusque de profondeur de champ, etc.

On passe tour à tour d'un repas filmé à la Desplechin, à une scène typiquement hitchcockienne (la musique de John Adams), en passant par du Pascale Ferran pur jus. Le dernier plan (à voir après un carton de générique de fin, attention) semble même sorti d'Oncle Boonmee.

On s'ennuie par moment, on s'interroge à d'autres et Tilda Swinton arrive à être à la fois énervante, touchante, parfois sublime.

Amore est tout entier tissé de paradoxes, c'est un grand film malade.


2e

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The town

Rebecca Hall et Jon Hamm. Warner Bros. FranceDe The town, je n'ai pas grand-chose à dire si ce n'est que ce type de film est à ceux de James Gray ce que le peintre du vide-grenier de votre quartier est à Renoir.

Je veux dire : le film n'est pas honteux, il est même respectable, mais il n'est pas très bon.

Les intentions de Ben Affleck sont sincères, je n'en doute pas. Que le résultat soit au mieux efficace (à certains moments), au pire mièvre (à d'autres) n'est pas en tant que tel un élément de critique constructive.

Quelquefois le regard critique s'émousse et la bonne volonté, le jeu compassé et les rebondissements qui n'en sont pas (on va dire des remolissements ?) font figure de caviar bon marché un dimanche soir de fin d'été.

 

2e

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Benda Bilili !

Sophie Dulac DistributionBenda Bilili! bénéficie sur Allociné d'une note spectateurs ahurissante (4 et quelques), aussi ai-je fait un effort pour aller voir ce documentaire tourné au Congo et en Europe et racontant la formation et l'évolution d'un groupe de musiciens handicapés.

Franchement, à part une poussée de bonne conscience téléramesque (handicap+pauvreté+Afrique+musique ne laissera pas un coeur démocrate-chrétien de marbre), je ne vois pas ce que les spectateurs ont pu trouver à ce film.

L'image est piteuse, l'évolution des péripéties poussive, la profondeur de champ sur le contexte personnel des protagonistes quasi nulle. Quant à la vision sociologique ou politique du pays, je n'en parle même pas, on n'y voit goutte.

Surnage la figure hallucinée du jeune enfant jouant d'un instrument improbable (voir ci-contre), qu'on voit grandir au fil des années.

Le niveau du film ne dépasse donc pas celui d'un reportage sur Planète.

Dans le même genre, Anvil ! a représenté en début d'année  une sorte de modèle à découvrir si vous ne l'avez pas vu, dans un genre de musique ô combien différent, il est vrai.

 

1e

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Interview exclusive (et imaginaire) de Tim Burton

Cher Tim, quels étaient vos intentions en tant que président du jury du dernier Festival de Cannes ?

J'ai souvent martyrisé les animaux. Dans mon dernier film, Alice au pays des merveilles, le chat est quand même sacrément déformé, et il y a des grenouilles qui souffrent beaucoup également. En tant que président je me suis dit qu'il fallait que je récompense un film animalier.

... ?

Ouais, la veille de la projection de Tonton Boonmee, j'ai un peu forcé sur certaines substances avec Johnny et Vanessa, dans une villa de la Côte. Bref, le matin de la projection de Boonmee, j'étais un peu high. Qu'est ce que je vois : un buffle ! Un beau buffle, qui s'échappe en plus, youpee ! Bon, il fait quasi nuit, je pique un petit roupillon, et quand je me réveille : un singe qui parle comme un homme. Là je me dis, c'est le film qu'il me faut pour me refaire un bon relationnel avec les animaux.

Mais, vous ne pensez pas que c'est un peu juste pour une Palme d'or ?

Voilà bien une réaction de Français. Mon petit gars, si t'es capable de faire un cunnilingus comme le poisson chat du film thai, tu peux parler, sinon, silence. Bon, après un petit somme, j'ai vu des poissons albinos dans une grotte, c'était moins bon, mais dans la nature il y a de tout.
A la fin j'ai fait un mauvais retour d'acide et il me semblait qu'il y avait des personnages en double sur l'écran, mais je me trompe peut-être...

Et les autres films ?

Franchement, t'as vu des animaux dans Des hommes et des dieux, Tournée, The housemaid, Copie conforme, Poetry ? Rien, que couic, que des hommes avec des questions à la con alors que dans oncle boonmee on est dans le degré zéro de l'interrogation, le degré ANIMAL, c'est ce qui me plaisait.
En plus des copains à moi, restés éveillés pendant tout le film, m'ont dit qu'il y avait aussi un documentaire médical dans le film, sur la dialyse et les insuffisances rénales. J'en ai marre des fictions, un peu de docu-fiction, ça fait du bien ! 

Euh, il y aussi un reportage spéléo et un doc style France 3 sur les arbres fruitiers

Et ben voilà, je vois que tu commences à comprendre ce qu'un film doit avoir de vraiment novateur au XXIème siècle : la nature est plus imaginative que le cinéaste, et surtout que le spectateur. Une autre question ?

Euh... Non. Des hommes et des dieux, c'était bien aussi. Je crois qu'on voit des oiseaux à un moment.

Ouais, c'est ce qu'on dit les autres membres du jury, c'est pour ça qu'on lui a donné le Grand Prix en Chocolat.


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Des hommes et des dieux

Olivier Rabourdin. Mars DistributionSi Des hommes et des dieux ne faisait "que" montrer que les hommes sont frères, que la bonté est souveraine, que l'islam et la religion chrétienne sont deux rameaux d'une même branche, il ne serait qu'un film pontifiant dont les esprits cyniques pourraient se gausser : "les mauvais films sont pavés de bonnes intentions", vous connaissez le discours.

Xavier Beauvois nous emmène bien plus loin que ça. Ce qu'il nous donne à voir, c'est l'itinéraire collectif et individuel de personnages placés dans une situation exceptionnelle : accepter on non de mourir, collectivement, ou pas.

En effet, une des grandes réussites du film est de nous montrer comment le sentiment d'inéluctabilité grandit de façon irrémédiable : les neuf moines savent qu'ils vont être tués. Les seules questions sont : quand, et par qui. A partir de ce moment, chacun suit une voix qui lui est propre : crise de la foi, assurance débonnaire, doute moral, hésitations métaphysiques, dureté éprouvée, fatalisme tranquille. Au-delà de ces destinées individuelles, qui seraient déjà à elle seules palpitantes, le film ajoute une dimension de dynamique collective qui le projette vers un niveau encore supérieur : comment chacun interagit avec l'autre ? Quelle influence a réellement frère Christian sur sa petite troupe ? Ces aspects sont très subtilement exposés, notamment par des dialogues entre frères d'une rare intensité dramatique.

Il y a une troisième dimension au film qui est métaphysique, et qui renvoie chacun d'entre nous à sa propre condition. Je pense que c'est cette dimension qui va assurer au film un grand succès. Les questions que se posent le moines sont celles que nous pouvons tous nous poser : quel est mon rôle sur cette terre, où et comment puis-je être le plus utile, où est le bon et le mauvais, où est le sens ? Comme le dit en substance un des moines les plus modestes, partir ne ferait pas sens, ça ne ressemblerait à rien, et finalement ce n'est même pas une option. La conséquence de cette magnifique interrogation rend presque compréhensible à un mécréant comme moi, les rites religieux catholiques les plus emblématiques, comme l'eucharistie. Frère Christian l'explique dans une tirade un peu complexe mais lourde de sens : l'attitude des moines incarne le message d'amour de Jésus sur cette terre.

La mise en scène est académique (comme le lance stupidement, comme une insulte, Murat dans Télérama), mais bien menée. Le jeu sur les oppositions sonores est superbe, l'intérieur du monastère est toujours calme et serein, le contraste avec les évènements de l'extérieur étant Lambert Wilson. Mars Distributionparticulièrement frappant. Les moines gagnent une bataille acoustique contre un hélicoptère, à l'image de la bataille spirituelle qu'ils remportent sur la peur et la barbarie en restant à Thibérine. Un film qu'on n'oubliera pas de sitôt.

 

4e

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L'arbre

Il y a une certaine jouissance à voir un film de facture classique, qui ne cherche pas midi à 14h, qui se contente de raconter une histoire avec de bons acteurs, une belle photo et une mise en scène discrète.

Nous sommes en Australie, dans les paysages absolument magnifiques de l'outback. Une famille heureuse :  Dawn (étonnante Charlotte Gainsbourg), Peter, et leurs quatre enfants.

Peter meurt brutalement. Dawn et ses 4 enfants vont réagir chacun différemment, Simone pense que son père s'est réincarné dans l'arbre immense qui domine la maison, elle en parle à sa mère qui va progressivement y croire - ou en tout cas faire semblant. Dawn rencontre un homme. L'arbre semble se manifester de plusieurs façons : en envoyant ces habitants (grenouilles, chauves-souris) dans la maison, en laissant des tomber des branches, en faisant du bruit, en défonçant des canalisations avec ses racines...

Le film est avant tout l'histoire d'un deuil. Le gigantesque arbre symbolise parfaitement cette présence qui refuse de se laisser gommer, il agit comme un aimant et un miroir : il en attire certains et chacun voit ce qu'il veut y voir. La réalisatrice Julie Bertucelli trouve le ton juste pour évoquer cette histoire, grâce à une mise en scène fluide et élégante, une photo somptueuse et un montage très efficace. Le début est ainsi frappant d'efficacité sèche et douce à la fois. Vers le milieu du film, il y a une petite période d'enlisement provisoire, avant la fin qui retrouve le punch du début, jusqu'à un dernier plan très beau. Elle évite avec brio le piège du pseudo film fantastique. Le film n'est toutefois pas tout à fait exempt d'une certaine mièvrerie et son scénario est un peu trop prévisible mais au final, c'est une réussite que je conseille d'aller voir. J'oubliais : la petite actrice qui joue Simone est remarquable.

 

2e

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L'histoire de Richard O.

Bac FilmsSexe et cinéma / 3

Si vous ne connaissez pas ce film, surtout ne changez rien. En commençant ce cycle "sexe et cinéma" je ne pensais pas me payer de navets d'auteurs comme celui-ci. Damien Odoul est un cinéaste confidentiel (bien que l'Histoire de Richard O. ait été présenté en compétition à la Mostra) et je pense savoir pourquoi.

Le principe est coquet : notre héros Amalric (sexy comme un pilier de bistro dépressif, cheveux gras, barbe hirsute, fringues d'une laideur incommensurable) se tape un maximum de femmes (13 parait-il, je ne les ai pas compté) en un minimum de temps : le film ne dure qu'1h15, heureusement. Bien sûr, il y a des scènes de sexe explicites, comme on dit.

Voilà c'est tout, ça vous dit ?

PS : Le moins qu'on puisse dire c'est que la vision que le film donne des fantasmes féminins semble bien machiste (genre : fais-moi mal, viole moi, prends moi comme une bête). La mise en scène est prétentieuse, l'image laide. Il y a un second rôle qui joue comme un pied et a une tronche de neuneu (Stéphane Terpereau) : c'est le rabatteur de Richard. Le film se concentre sur lui dans le dernier quart d'heure, on ne sait pas trop pourquoi. Tout cela n'a aucun sens. Il faut que je choisisse un film plus rigolo pour la suite de mon cycle.

PS 2 : j'ai regardé quelques scènes 24 heures après la première vision pour vérifier si c'était vraiment le pire film que j'ai jamais vu. Réponse : OUI. Il détrône donc le calamiteux Chant des oiseaux.

Sexe et cinéma sur Christoblog :
Année bissextile (***) de Michael Rowe, Romance (*) de Catherine Breillat.

 

1e

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The housemaid

Lee Jung-jae. Pretty PicturesIm Sang-soo fait partie de cette nouvelle vague de cinéastes coréens, extrêmement intéressants, qui nous offrent depuis quelques années une salve de films remarquables comme peu de nations peuvent le faire.

De Im Sang-soo on se souvient d'un excellent film, Le vieux jardin, non critiqué pour l'instant sur ce blog, et du bouffonnant et très étonnant The president's last bang.

Présent à Cannes 2010, The Housemaid mérite vraiment le détour. La réalisation y est brillante : plongée, contre-plongée, champ / contrechamp subtilement dosés, montage rythmé et subtil, décors ébouriffants, jeux des acteurs très fins (sublime Jeon Do-Yeon, déjà excellente dans Secret Sunshine), excellents seconds rôles (la vieille servante). C'est presque trop beau pour paraître vrai.

L'intrigue, remake d'un classique coréen si j'ai bien lu, est digne des grands thrillers psychologiques style Clouzot (je pense aux Diaboliques) ou Hitchcock (veine Notorious, ou Psychose). 

Extrême sensualité (oui, oui, voir au dessus un simple aperçu), suspense, mise en scène franchement baroquisante (cf la dernière scène, onirique), récit par ailleurs limpide, critique sociale balzacienne, le film est donc tout cela à la fois et au final une réussite.  La première scène est à montrer dans toutes les écoles de cinéma comme un exemple de montage parfait.

 

2e

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Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)

J'étais prêt à aimer ce film.

D'abord parce qu'un précédent opus du réalisateur m'avait intrigué et en partie séduit, d'autre part parce que j'ai une tendresse particulière pour la Thaïlande et son cinéma, enfin parce que quand un grand festival quitte les sentiers mainstream, cela me plait plutôt.

Malheureusement, et même avec toute la bonne volonté du monde, il faut bien conclure que je trouve pas grand-chose à sauver dans cette palme.

La mise en scène est rudimentaire, le plan fixe étant la norme, dont la caméra tremblotante est l'unique et rare variante (dans la grotte, sous l'eau). La photographie, qui souvent est somptueuse chez Weerasethakul, est incroyablement laide, à tel point que je pensais être tombé sur une copie endommagée. Le propos est décousu, et sa charge symbolique m'a complètement échappé.

Le gouffre entre mon esprit et le film est tellement grand que je n'ai vraiment rien compris ce que je voyais : où sont ces fameuses vies antérieures dont parlent le titre, dans le poisson chat ? Le buffle de la première scène a t'il un sens ? Et les ouvriers laotiens ? Comment raccorder les photos montrées dans la séquence du rêve dans le futur et ce qui est raconté par ailleurs ? Et quel est le rapport entre les derniers plans lynchiens dans la chambre d'hôtel et le reste du film?

Ce qu'on peut sauver dans le film tiendrait en 10 minutes, il dure malheureusement 1h50. Il fut des palmes d'or discutées ou controversées, mais là, à part quelques critiques qui considéreront que Weerasethakul est plus un artiste plasticien qu'un cinéaste, je ne vois pas qui pourra aimer, sauf à être maso ou défoncé. Ou peut-être boudhiste.

 

1e

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True blood (Saison 1)

Anna Paquin. Home Box Office (HBO)Evidemment, nous étions plus d'un à attendre la nouvelle série d'Alan Ball, le génial créateur de Six Feet Under, réputée meilleure série de tous les temps, ou presque.

Dans la foulée d'un revival vampire qui vit presque simultanément émerger le fade Twilight et le génial Morse, on se demandait franchement ce que le second degré gay de Ball pouvait bien avoir à faire avec une intrigue lourdingue dans la chaleur caoutchouteuse et moite des bayous de Louisiane.

Et à dire vrai, les premiers épisodes de True blood vous laissent un peu comme deux ronds de flans. Le générique est génial, sûrement le plus beau de toutes les séries que j'ai pu voir, mélange arty de religion, de cadavres dévorés par les vers, de sexe débridé et de vaudou torride. La composition des personnages principaux est confondant de premier degré assumé : Anne Paquin est une exquise-craquante-délicieuse télépathe vierge, son frère un obsédé sexuel comme on en voit peu (queutard est un doux euphémisme pour le qualifier), Chris Bauer est un gros (gros) nul de policier, Stephen Moyer un vampire plus exsangue que nature.

Tout cela donne une salve d'épisodes dont on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon, la finesse et le manque d'action (relative) de SFU étant ici transmutée en fantaisie foutraque avec serial killer qui zigouille impunément des personnages dont on pensait qu'ils pouvaient tenir plusieurs saisons (la grand-mère), sexe foutrement explicite (cf premier épisode) et coup de théâtre flou totalement inattendu (voir les deux derniers épisodes).

Les personnages secondaires (Lafayette et sa soeur, le magnifique Sam Merlotte qui nous ménage un chien de sa chienne) sont particulièrement savoureux.

La patte d'Alan Ball se révèle progressivement dans cette façon de prendre les choses à rebours : je pense à l'asservissement du gros vampire par Sam et sa compagne, et sa fin aussi tragique qu'abrupte, à la façon dont la jeune victime de Bill vit sa nouvelle vie de vampire : à chaque fois le mauvais goût l'emporte, mais Ball parvient à nous le faire prendre comme quintessence de ce qui mérite d'être vécu. Irrésistiblement, l'atmosphère sèche comme un coup de trique qui préludait à chaque début/décès des épisodes de SFU nous revient en mémoire.

Si SFU pouvait être qualifié de série de bobo, True blood renoue avec un style beaucoup plus popu, bien que par moment très pointu, un peu comme si Alexandre Dumas avait croisé le chemin de Jean-Paul Gauthier.

Je vais maintenant m'attaquer à la saison 2, plein d'une impatience teintée par le goût du sang.

Saison 2

 

4e

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Top 2010 permanent

Les critiques de tous les films sont accessibles via l'index général.

*****
Kaboom
Ajami
Femmes du Caire
Mystères de Lisbonne
Fantastic Mr. Fox
Bright star
Des hommes et des dieux
Summer wars

                

 ****
Poetry
Le bruit des glaçons
Precious
Mother
Soul kitchen
Simon Werner a disparu...
Anvil !
I love you Phillip Morris
Amore
Un homme qui crie
The housemaid
Tournée
Une éducation
Année bissextile
Toy story 3
Petit tailleur
Tamara Drew

***

Cellule 211
The social network
La reine des pommes
The ghost writer
In the air
Le guerrier silencieux
Dans ses yeux
Les amours imaginaires
Inception
L'arbre
Eastern plays
Greenberg

**
Lebanon
Invictus
Vénus noire
Shutter island
L'illusionniste
Les petits mouchoirs
The town
L'autre rive
Téhéran
Lola
Biutiful
A serious man
Chant des mers du sud
Achille et la tortue

*
Enter the void
La tisseuse
Gainsbourg (vie héroïque)
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu
Carlos
A single man
Océans
Copie conforme
Mammuth
Happy few
Oncle Boonmee
Alice au pays des merveilles
Le voyage extraordinaire de Samy
Don Giovanni, naissance d'un opéra
Benda Bilili !
The american
Notre jour viendra
Ces amours là


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Concours Le mariage de Verida : gagnez 5x2 places (Terminé)

A l'occasion de la sortie en salle du film Le mariage de Verida le 4 septembre, je vous propose de gagner 5 x 2 invitations valables partout en France.

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : quelle est la nationalité de la réalisatrice ? 
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 8 septembre 20 h.
 

Un tirage au sort départagera les gagnants. Vous recevrez ensuite les invitations, envoyées directement par le distributeur. Voicun lien vers la page du film et un lien vers  La page Facebook du distributeur. 

NB : un des deux lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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