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Christoblog

Articles avec #alix delaporte

Vivants

Alix Delaporte est une cinéaste qui possède une belle sensibilité. Son premier film, le très beau Angèle et Tony, en est le meilleur exemple.

Malheureusement, ce talent naturel peine à trouver un scénario digne d'être filmé.

Vivants est en effet un gloubi-boulga de thématiques diverses dont on peine à distinguer laquelle est le véritable sujet du film : coup de foudre d'une jeune femme pour un homme cinquantenaire (c'eut été un vrai défi de développer ce point dans le contexte actuel), portrait d'une profession très spécifique, réflexion sur les lois du marché qui prévalent dans l'audio-visuel d'aujourd'hui, éloge de l'esprit d'équipe, récit d'apprentissage et de transmission, et j'en oublie probablement.

Le souci, c'est que le film ne réussit vraiment dans aucune de ces catégories, du fait de la grande confusion de son script et aussi par la faute d'un manque de moyen qui nuit à l'évidence au film (je pense aux scènes de déroulant en Afrique, ou à la scène de la girafe).

Je ne met pas la note la plus basse pour une raison : l'actrice Alice Isaaz, que je ne connaissais pas, est absolument rayonnante, et sa relation avec Roschdy Zem est tout à fait crédible.

Alix Delaporte sur Christoblog : Angèle et Tony - 2010 (***) / Le dernier coup de marteau - 2014 (**)

 

2e

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Le dernier coup de marteau

Le deuxième film d'Alix Delaporte n'est pas aussi délectable que le premier, le remarquable Angèle et Tony, tourné avec le même duo d'acteurs

Il présente toutefois le même type de qualités : une direction d'acteur remarquable, une belle habileté à construire les ambiances, une science du montage qui peut paraître lymphatique, mais qui est savante.

Dans les films d'Alix Delaporte, ce qui est montré compte plus que ce qui est dit. Aussi, on peut être fugitivement décontenancé par les ellipses ou les approximations scénaristiques : cela n'empêche pas le film d'être fin, intelligent et sensible.

Le dernier coup de marteau semble parfois à l'état d'ébauche, se résumant à une série de bonnes idées approximativement filmées. Il peut aussi être vu comme une étude sur l'influence de la musique classique sur les relations affectives. Cet aspect du film est fort réussi : la façon dont les répétitions sont filmées épouse parfaitement l'évolution des rapports père/fils.

En conclusion, je conseille ce film : on sent que la filmographie d'Alix Delaporte ne peut aller qu'en s'amplifiant et s'embellissant dans le paysage du cinéma français.

 

 

2e

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Angèle et Tony

Angèle et Tony souffrira peut-être de son titre. Pourquoi pas César et Rosalie, Thelma et Louise, ou Marius et Jeannette tant qu'on y est ? Il souffrira aussi de son affiche et de sa bande annonce, stylés "vols de mouette certifiés  France 3 Normandie".

C'est dommage, parce qu'avec sa modeste diffusion, le film a besoin de public, et il le mérite.

Oh bien sûr, je pourrais faire la fine bouche, mais pour une fois je laisserai d'autres railler l'aspect tire-larmes redoutablement efficace du film, ses quelques carences (scénaristiques) et facilités (de mise en scène et musicales). Je préfère retenir la partition exceptionnelle que jouent les deux acteurs principaux : la sublime Clotilde Hesme, félin androgyne écorché vif, et le plantigrade de la Comédie Française, Grégory Gadebois.

Ne boudons pas notre plaisir : le film soulève dans sa deuxième partie des vagues d'émotions brutes comme cela faisait longtemps que je n'en avais pas ressenti au cinéma, et il le fait sans évènements exceptionnels ni effets appuyés, mais simplement en montrant de petites choses (regards, sourires), qualité que je ne pensais plus trouver que dans le meilleur du cinéma roumain.

Voir le visage des deux acteurs se métamorphoser au fil du film agite dans l'esprit du spectateur des sentiments arc-en-ciel dont il ne se dessaisit pas en poussant la porte de sortie du cinéma. Fragile, ténu, au bord de se casser la figure à plusieurs moments, le premier film d'Alix Delaporte est remarquable et remarqué. On peut penser que l'avenir du cinéma français s'écrit décidément au féminin.

 

3e

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