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Christoblog

Articles avec #rebecca ferguson

Dune : deuxième partie

La première partie de Dune m'avait laissé un sentiment mitigé : certains parti-pris esthétiques de Denis Villeneuve ne m'avaient pas convaincus, et je trouvais Thimothée Chalamet un peu tendre pour le rôle de Paul Atreides.

La deuxième partie lève une grande partie de ces doutes.  

La mise en scène est cette fois-ci tout à fait convaincante. Villeneuve parvient d'abord à donner à voir toutes les dimensions de l'histoire racontée (sensorielle, mystique, philosophique, morale) en multipliant les changements d'échelle (du très gros plan sur un objet ou un détail jusqu'au plan hyper large) et changeant constamment de rythme (effréné pour certaines scènes d'action, ralenti pour générer du suspense ou de la réflexion).

La direction artistique est aussi particulièrement réussie, avec une mention spéciale pour les décors brutaliste de Giedi Prime et l'utilisation astucieuse du noir et blanc. Le sietch Tabr est aussi très beau.  

Thimothée Chalamet donne de l'épaisseur à son rôle et parvient même à être crédible lors des scènes de combat, qui sont à la fois courte et joliment chorégraphiées. Le reste du casting est lui aussi parfait, d'un Javier Bardem excellent en disciple énamouré à la composition saisissante d'un Austin Butler qui fait ici oublier qu'il a été récemment un très bon Elvis.

Dune : deuxième partie est un excellent divertissement, auquel je reprocherais juste quelques raccourcis inappropriés dans la narration et une représentation des prémonitions de Paul toujours un peu niaise. C'est peu de choses au regard des nombreuses qualités du film.

Denis Villeneuve sur Christoblog : Incendies - 2010 (***) / Prisoners - 2013 (**) / Sicario - 2015 (***) / Premier contact - 2016 (****) / Blade runner 2049 - 2017 (*) / Dune - 2021 (**)

 

3e

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Mission : Impossible - Dead reckoning part 1

Rappelons-nous ce qui nous plaisait dans les James Bond de l'ancien temps : un héros charismatique, des personnages secondaires bien dessinés, des scènes d'action spectaculaires et réalistes, des décors somptueux, une écriture complexe mais lisible.

Aujourd'hui, ce que la franchise 007 n'offre plus, Ethan Hunt le dispense à foison. Mission Impossible 7 est en effet un film d'action comme on n'en fait plus beaucoup. Passé une première séquence un peu poussive dans le désert qui fait craindre le pire, on est entraîné dans une aventure aux multiples personnages reliés par des histoires complexes, trouvant souvent leur origine dans les épisodes précédents.

Le scénario évite ainsi les principaux écueils de ce type de production : le manichéisme et la superficialité. Les scènes d'action sont vraiment impressionnantes, revisitant les grands classiques (course poursuite en voiture, combat sur le toit d'un train) avec brio et une pointe d' humour bienvenue.

Les principaux décors (l'aéroport d'Abu Dhabi, Rome, Venise, le train) sont exploités à fond. Pas seulement comme carte postale (ce qui est maintenant le cas dans les James Bond), mais comme terrain de jeu à part entière dont il est plaisant d'explorer les coins et les recoins.

L'ensemble est teinté d'une réflexion plutôt réussie sur l'IA et la façon dont le numérique envahit nos vies, et d'un vague sentiment de nostalgie triste et désabusée, qui font des héros de véritables êtres humains.

Les 2h47 du film passent très vite, et franchement, vous auriez du mal de vous priver de ce shoot de plaisir pur, à l'ancienne. Une réussite.

 

3e

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Dune

Le roman de Franck Herbert est un roman d'initiation lent et poétique, doublé d'une fable politique. Or, le début du film de Villeneuve commence comme une parodie de Star Wars : ralentis, gros vaisseaux spatiaux, festival de pyrotechnie et costumes de carnaval. On craint donc le pire dans les premières minutes.

Heureusement, Dune prend rapidement un tournant plus introspectif et presque mystique, relativement fidèle au roman et servi par une direction artistique épurée et assez réussie. Les couleurs sombres, la sobriété des décors, la mise en scène élégante et le montage racé rendent le film agréable, même si la longueur - 2h47 - se fait tout de même sentir.

Tout n'est pas parfait. Le regard de caniche constipé qu'arbore Thimothée Chalamet ne correspond pas vraiment à l'image mentale que je me faisais de Paul Atréides (mais, allez-vous me dire, est-ce la bonne ?) et les visions ressemblent un peu trop à des pubs pour Shalimar. Mais globalement le résultat est tout à fait convenable, et respectueux du chef-d'oeuvre de Franck Herbert.

Un bon film de SF, même si j'ai nettement préféré du Canadien le magnifique Premier contact.

 

2e

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Mission : impossible - Rogue nation

Dans le dernier Mission impossible, Tom Cruise fait à peu près la même chose que ce que fait Daniel Craig dans les derniers James Bond.

Il s'accroche à des aéronefs, conduit toutes sortes d'engins motorisés, utilise des accessoires qui font bip-bip, tchlak, et bzoin-bzoin en clignotant de façon inquiétante ou encourageante suivant le contexte, retourne les situations les plus désespérées, fait croire à ses ennemis qu'il est foutu pour mieux les surprendre, semble bénéficier de fonds financiers en ressources illimitées, fait des exercices de musculation et peut se battre en utilisant toutes sortes d'armes.

En terme de cinéma d'action, rien de bien nouveau dans Rogue nation, ni au niveau du ton (ce qui était le cas dans l'excellent Kingsman, vu en début d'année), ni au niveau des péripéties.

Ce qui rend le film plutôt agréable, c'est son aspect humble (les scènes d'actions parviennent à un certain degré de réalisme, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type de film), et sa solidité scénaristique. Sans être complètement échevelé, le scénario se révèle en effet bien construit, avec un dévoilement progressif de ce qui se trame et une dernière partie plutôt réussie.

Dans le même ordre idée (humilité et efficacité), il faut signaler les interprétations solides de Jeremy Renner, de Rebecca Ferguson (qui impose son physique athlétique - mais pas que) et de Simon Pegg, très à l'aise dans son rôle habituel d'écureuil coincé et volontaire. Difficile de croire que Tom Cruise a 53 ans au regard des cascades effectuées : il a l'air très à l'aise sur une moto, bien plus que dans les scènes d'amour, où il a toujours l'air d'avoir 14 ans et de ne pas savoir quoi faire.

Tourné sur pellicule, Rogue nation a un petit côté old school plutôt sympathique, à l'image de cette étonnante et agréable poursuite (à pied !) dans les rues embrumées de Londres.

 

2e

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